Pourquoi les gens sursautent-ils en dormant ?

Imaginez que vous êtes détendu et que vous vous endormez lorsque soudainement vous avez l’impression de tomber du lit à la suite de la contraction d’une jambe ou d’un bras. Si cela vous est arrivé, vous avez vécu ce que les spécialistes du sommeil appellent un coup d’hypnose ou un début de sommeil. Le sommeil se produit spontanément chez les personnes normales et en bonne santé et ne nécessite habituellement pas de traitement médical. Cependant, certaines conditions médicales peuvent vous faire sursauter dans votre sommeil et devraient être évaluées par votre médecin.

La myoclonie de l’endormissement

La plupart des gens ressentent la myoclonie de l’endormissement, ou les secousses hypniques, à un moment ou à un autre de leur vie. Le phénomène se produit pendant la période de transition entre l’état d’éveil et le premier stade de sommeil, ou sommeil lent. Pendant cette période de transition, vous vous endormez et vous vous réveillez facilement. Lorsque vous commencez à vous détendre, des contractions musculaires soudaines, également appelées myoclonies positives, provoquent l’extension d’un ou de plusieurs membres et peuvent également toucher le tronc. Le mouvement peut être précédé d’une sensation de chute hors du lit ou d’une chute depuis une falaise.

L’apnée du sommeil

Environ 4% des Français peuvent souffrir d’une maladie potentiellement dangereuse appelée apnée du sommeil. Pendant les épisodes d’apnée du sommeil, lorsque les muscles se détendent dans la gorge, la trachée s’affaisse et interrompt la respiration. Une personne atteinte d’apnée du sommeil peut cesser de respirer pendant 60 secondes avant que le cerveau n’ordonne au dormeur de se réveiller suffisamment pour reprendre son souffle. Bien que cela puisse se produire plusieurs fois au cours de la nuit, la plupart des personnes atteintes d’apnée du sommeil ne sont jamais diagnostiquées. Les personnes atteintes de cette maladie courent un risque plus élevé d’hypertension artérielle, de crise cardiaque, de crise épileptique, d’accident vasculaire cérébral et, parce qu’elle entraîne une privation de sommeil, un risque beaucoup plus élevé d’accidents pendant le jour que la population générale.

Le syndrome des jambes sans repos

Le syndrome des jambes sans repos, ou SJSR, provoque des sensations désagréables de fourmillements, de picotements ou de tiraillements dans les jambes et les pieds au repos, en particulier la nuit. Les sensations provoquent une envie de bouger les jambes. Jusqu’à 5 % de Français souffrent du syndrome des jambes sans repos, selon les statistiques. La cause du SJSR peut être liée à des anomalies du neurotransmetteur dopamine. Les neurotransmetteurs aident à transmettre des messages aux nerfs.

Selon un article paru en 2019, jusqu’à 90 % des personnes atteintes du SJSR présentent un symptôme appelé trouble du mouvement périodique des membres. Le TMPM implique de fréquents épisodes de secousses des jambes, des pieds, des chevilles, des orteils et des hanches pendant le sommeil, et sa présence favorise le diagnostic du SJSR. Cependant, toutes les personnes atteintes de TMPM n’ont pas le SJSR. Par ailleurs, les personnes atteintes de TMPM peuvent ne pas savoir que leurs membres se secouent pendant le sommeil, et les symptômes sont souvent rapportés par les partenaires au lit.

Quand consulter un médecin ?

La myoclonie de l’endormissement ne nécessite pas de traitement médical à moins que les mouvements ne soient fréquents ou répétitifs au point de perturber le sommeil. En revanche, l’apnée du sommeil est considérée comme un état de santé grave qui justifie une évaluation médicale approfondie.

Si vous soupçonnez que vous souffrez d’un trouble du mouvement du sommeil, discutez de cette possibilité avec votre médecin. Vos mouvements de sommeil, surtout s’ils sont agités et surviennent durant les derniers stades du sommeil, peuvent être causés par un état neurologique grave. Les études du sommeil consistant en polysomnographie et en électromyographie peuvent être commandées par un spécialiste du sommeil ou un neurologue pour aider à poser le bon diagnostic.

Auteur de l’article : Pierre