Les droits d’auteur et le copyright en Belgique : guide pour les créateurs

Le droit d’auteur est une protection juridique accordée aux créateurs de divers types d’œuvres, allant des œuvres artistiques aux logiciels informatiques. En Belgique, cette protection est accordée automatiquement dès la création de l’œuvre, sans nécessiter d’enregistrement formel. Cet article permettra aux créateurs de mieux comprendre et gérer leurs droits d’auteur et leur permettre de protéger au mieux leurs œuvres.

Tout savoir sur les droits d’auteur

Il est essentiel que les créateurs comprennent leurs droits afin de maximiser la valeur de leurs œuvres et de défendre ces dernières contre la contrefaçon. Pour approfondir vos connaissances sur ce thème, vous pouvez consulter un site dédié comme suivez pour en savoir plus.

Avant d’examiner comment fonctionnent les droits d’auteur en Belgique, il convient de rappeler quelles sont les œuvres éligibles à cette protection.

Œuvres protégées par le droit d’auteur

  • Œuvres littéraires (romans, poèmes, chansons, etc.)
  • Œuvres artistiques (peintures, sculptures, photographies, etc.)
  • Œuvres dramatiques (pièces de théâtre, films, etc.)
  • Logiciels informatiques
  • Bases de données
  • Créations architecturales

Pour bénéficier du droit d’auteur, ces œuvres doivent être originales et refléter la personnalité de leurs créateurs. Notamment, elles ne doivent pas être une copie d’une autre œuvre.

Fonctionnement des droits d’auteur en Belgique

Droits moraux et patrimoniaux

En Belgique, les droits d’auteur se composent de deux catégories principales : les droits moraux et les droits patrimoniaux. Les premiers sont attachés au créateur de l’œuvre et visent à protéger sa personnalité et son lien avec l’œuvre :

  • Droit de divulgation : décider si, quand et comment son œuvre est rendue publique.
  • Droit de paternité : revendiquer ou refuser d’être reconnu comme l’auteur de l’œuvre.
  • Droit au respect de l’intégrité de l’œuvre : s’opposer à toute modification ou utilisation dénaturante de l’œuvre.
  • Droit de repentir ou de retrait : modifier ou retirer une œuvre du public après avoir autorisé sa publication.

Les droits moraux sont inaliénables et imprescriptibles, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas être vendus ou transférés et ne expirent jamais.

Les droits patrimoniaux, quant à eux, permettent au créateur de tirer profit financièrement de ses œuvres. Il s’agit notamment des droits suivants :

  • Droit de reproduction : autoriser ou interdire la copie ou l’enregistrement de son œuvre.
  • Droit de représentation : autoriser ou interdire la communication publique de son œuvre par divers moyens (exposition, diffusion, mise en ligne, etc.).
  • Droit de distribution : contrôler la manière dont son œuvre est distribuée et vendue sur le marché.
  • Droit de location et de prêt : décider si et comment ses œuvres sont louées ou prêtées.
  • Droit de suite : toucher une partie du prix de revente d’une œuvre d’art originale

Les droits patrimoniaux ont une durée limitée : généralement, ils expirent 70 ans après le décès de l’auteur.

La gestion collective des droits en Belgique

L’une des caractéristiques du système belge de droits d’auteur est la présence de plusieurs sociétés de gestion collective, qui ont pour rôle de négocier et percevoir au nom de leurs membres les droits d’auteur liés à certaines utilisations des œuvres. Ces organismes peuvent faciliter la gestion des droits pour les auteurs en leur évitant de négocier individuellement avec chacun des acteurs exploitant leurs œuvres. Parmi les principales sociétés de gestion en Belgique, citons :

  • SABAM : concerne principalement les œuvres musicales, audiovisuelles et littéraires.
  • SOFAM : pour les arts plastiques et visuels, la photographie et l’architecture.
  • deAuteurs : pour le théâtre, la danse, le cinéma et la télévision.

Ils simplifient donc la vie des créateurs en s’occupant de toutes ces questions juridiques et financières liées aux droits d’auteur.

Cession de droits et licences d’utilisation

Les créateurs ont aussi la possibilité de céder certains de leurs droits patrimoniaux à d’autres personnes ou entreprises, ou bien de signer des contrats de licence autorisant une utilisation limitée de leur œuvre. Il est essentiel de rédiger correctement ces contrats et de définir précisément les clauses pour que cette cession ou ce partage des droits respecte les intérêts des deux parties. Chaque transfert de droits doit être explicite, clair et prévoir les conditions de rémunération du créateur.

Licences Creative Commons

Pour favoriser le partage et la réutilisation des œuvres tout en protégeant les droits d’auteur, les licences Creative Commons offrent un cadre légal permettant aux créateurs d’autoriser gratuitement certaines utilisations de leurs œuvres sous certaines conditions (par exemple : mention de l’auteur, pas d’utilisation commerciale, etc.). Ces licences facilitent considérablement la diffusion des œuvres sur Internet et donnent plus de souplesse aux créateurs pour gérer leurs droits d’auteur.

Protection des droits d’auteur : les recours en cas de violation

En cas d’atteinte aux droits d’auteur, les créateurs peuvent recourir à plusieurs mesures pour faire valoir leurs droits et obtenir réparation :

  • Procédure de mise en demeure : envoyer un courrier recommandé au contrevenant lui demandant de cesser l’utilisation illicite de l’œuvre.
  • Action en cessation : saisir les tribunaux civils pour qu’ils ordonnent la cessation de l’atteinte aux droits d’auteur et le paiement de dommages-intérêts.
  • Plainte pénale : déposer plainte auprès des autorités judiciaires en cas de contrefaçon caractérisée (copie illégale, plagiat, faux lors de la vente d’une œuvre, etc.).

Pour mettre toutes les chances de leur côté, il est recommandé aux créateurs de prendre conseil auprès d’un avocat spécialisé en droit d’auteur afin de disposer de la meilleure stratégie et des preuves nécessaires pour défendre leurs droits.

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Auteur de l’article : Fred